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UN PEU D’HISTOIRE

Le photographe ambulant

Ces photographes parcourant les rues avec leurs box cameras, ou travaillant dans les parcs et places publiques, pour créer des images dans leurs drôles de boîtes existent depuis plusieurs décennies.
A l’époque, les premiers photographes ambulants ont utilisé une technique nouvellement disponible à moindre coût appelée « Tintype » ou « Ferrotype ».  Les plaques photo-sensibles étaient plus faciles et rapides à fabriquer et, à partir de la fin du XIXème siècle, les photographes en ont fait usage dans les Amériques, en Europe et dans de nombreux autres pays.  Le photographe pouvait préparer, exposer et développer une plaque, et la mettre à la disposition du client, en seulement quelques minutes.  Il existe de nombreux excellents exemples de photographies de ce type réalisées, pendant la guerre civile américaine, et plus tard, dans les villes du monde entier. C’était l’un des moyens les plus abordables pour obtenir une photographie, avant que n’arrive l’époque d’après guerre (seconde guerre mondiale), où la photographie devient de plus en plus accessible aux masses.
L’image ci-dessous provient d’une foire de campagne, aux États-Unis, en mai 1903(Source Library of Congress)
L’introduction des papiers photographiques pré-fabriqués a considérablement changé la photographie ambulante.  Les papiers pré-fabriqués pouvaient être facilement découpés, dans n’importe quelles formes et dimensions. Bien qu’ils furent fabriqués principalement pour le travail en chambre noire, et possédaient une très faible sensibilité à la lumière, ils pouvaient être manipulés beaucoup plus facilement que les plaques destinées à la ferrotypie .  Cette manière bon marché de réaliser une photo s’est répandue au début du XXème siècle, dans les régions les plus reculées du monde.
Le métier pouvait être appris facilement, et les matériaux, correctement stockés, pouvaient durer plus longtemps.
Les premiers ferrotypes ont produit de petites images, faites pour des médaillons et des épingles (fin du XIXème siècle).
Des appareils comme la Mandel-ette (ci-dessous), un appareil pour cartes postales en positif direct, fabriqué par la « Chicago Ferrotype Company » de Chicago, dans l’Illinois, aux États-Unis, ont été introduites vers 1913. C’était un appareil positif direct, avec un réservoir de développement. Il a été marquant pour de nombreux photographes, travaillant dans les rues. Il donna du travail à une toute nouvelle génération de photographes.
Les box cameras de la « Daydark Specialty Company » à St. Louis, dans le Missouri, produisait des appareils ressemblant beaucoup aux box cameras utilisées actuellement. Elle pouvait être utilisée pour les tintype réalisés sur des boutons, ou pour les cartes postales en positif direct.
L’appareil de la « Jamestown Ferrotype Co. Inc. » avait une système de mise au point fixe. L’appareil photo devait être rapproché ou éloigné du sujet, pour effectuer la mise au point, correctement.
Ci-dessous, de merveilleuses publicités datant des années 1910, promettant profits élevés et revenus immédiats.
De plus en plus, de petits fabricants d’appareils photo, destinés aux photographes des rues ont vu le jour en France et en Espagne.
A Barcelone, on pourra noter le travail de V. Caldes Arús. L’Amérique latine a vu l’apparition de toute une gamme de produits manufacturés en Argentine et au Brésil. Il y en eut aussi dans les Indes britanniques.
Et bien qu’il y ait eu des artisans officiels qui fabriquaient ces appareils photo en petite quantité, la plupart des photographes utilisaient des machines artisanales copiées sur les autres, et adaptées selon les souhaits ou les besoins du photographe. La plupart n’avait pas d’objectif avec obturateur. Il fallait donc du temps et de la pratique, pour bien comprendre l’action de la lumière et les notions d’exposition, tout cela en parallèle, des capacités techniques des objectifs.
Dans les Amériques, en Europe ou en Asie du Sud et de l’Est, un accessoire très populaire pour de nombreux photographes était le décor de fond. Cela donnait au photographe la possibilité de transformer son studio de fortune en un tout autre monde.
Voici quelques fantastiques appareils photo faits maison, de la collection de Zilmo de Freitas, installés au « Fotomuseum Antwerpen ».
Le commerce de la photographie Box Camera a été rapidement affecté par le développement d’appareils photo bon marché pour les masses dans les années 50 et 60. Seuls quelques pays avaient encore des photographes de rue dans les années 80 et principalement pour le tourisme. Dans certains pays comme l’Afghanistan, les caméras Box ont été vues jusqu’aux années 2010, car elles offraient toujours un moyen moins coûteux de créer des photos d’identité. Plus d’informations à ce sujet peuvent être lues sur la page du projet Afghan Box Camera.
Il y a eu d’innombrables noms pour ces photographes de rue et encore plus pour le type d’images qu’ils ont produit: Box Camera, Afghan Camera, Street Box, Chambre gabonaise, Camera Minuteros, Camara minutera, Lambe Lambe, Cuban Polaroid, Instant Box, Minuit Camera, Kamra-e-faoree, Water Camera, Aguita, Ruh Khitch, etc. Ces photographes et leur travail étaient souvent considérés comme mineurs, et méprisés par les photographes de studio.  À certains égards, c’était la « photographie des pauvres », et c’est peut-être pour cette raison que les annales de l’histoire photographique sont tout aussi pauvres en archives, au sujet de son existence.
L’Amérique du Sud, l’Amérique Centrale, ainsi que l’Espagne, ont de solides « sauveurs » de ce commerce des box camera.
Des « Minuteros » («photo à la minute»), comme beaucoup les connaissent en espagnol, se trouvent encore dans les centres de Barcelone et de Buenos Aires. Images ci-dessus tirée de « Los Ambulantes: les photographes itinérants du Guatemala », par Avon Neal & Ann Parker.
Lambe Lambe («Lécher lécher»), comme on l’appelle au Brésil, a toujours des descendants de ces photographes, qui travaillent dans les rues.  São Paulo avait même jusqu’à récemment, son propre fabricant de box cameras : Marca Di Bernard. Quelques photographes travaillent encore dans le secteur du tourisme en Inde, à Cuba. À Athènes, vous pouvez toujours faire réparer votre soufflet chez Picopoulos Camera Service.
Mais ce sont vraiment les derniers de cette ancienne et longue lignée de photographes de rue ambulants.
Ce site et son livre sont dédiés à la nouvelle vague de photographes box camera, travaillant principalement avec des outils réalisés de leurs propres mains, et redonnant vie à cette merveilleuse forme de photographie instantanée.
Dans la section des ressources, vous pouvez trouver des articles et des liens vers des publications sur la photographie ambulante et son histoire.